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dimanche 27 mars 2011

Quand le requin dort, Milena Agus

Quand maman était jeune, grand-mère lui recommandait de ne pas rentrer après l'heure fixée.

"J'ai trop attendu dans ma vie, disait-elle, ton père pendant toute la guerre, et après, le mariage qui ne venait jamais, et après une maison entièrement à nous. Je ne peux plus attendre."

Si bien que maman était obligée de téléphoner à grand-mère de tous les endroits où elle était. Par exemple : "Je suis chez Martina et là on va chez Gianluigi. Ca nous prendra vingt minutes."

Et ensuite de chez Gianluigi : "Maintenant on est chez Gianluigi avec Martina et on va aller chez Carlotta. Ca nous prendra un quart d'heure."

Elle était obéissante et quand dans une famille quelqu'un occupait le téléphone, en ce temps-là il n'y avait pas les portables, la pauvre en tremblait d'angoisse et rentrait à la maison en courant.

Malgré toute sa bonne volonté, elle était quelques fois en retard, et alors grand-mère appelait la police, les carabiniers et les hôpitaux. Une fois même la morgue, où elle trouva un type fort sympathique qui lui répondit :

"Non, votre fille n'est pas là. Mais dès qu'elle arrive, si vous me laissez votre numéro, madame, je vous appelle immédiatement!"

Tout ça, papa nous le raconte pour nous faire rire, et d'autres choses encore de maman quand elle était jeune, comme par exemple qu'elle n'avait aucun sens de l'orientation, et quand elle se perdait c'était lui qu'elle appelait, pour ne pas inquiéter ses parents.

"T'es où, beauté? Je vais t'expliquer le chemin que tu dois prendre.
- Mais je ne sais pas où je me trouve.
- Regarde le nom de la rue, beauté.
- Il n'y en a pas.
- Mon cul, beauté! Décris-moi ce que tu vois autour de toi."

Papa dit que maman était si phénoménale pour les descriptions qu'il reconnaissait aussitôt le quartier où elle s'était perdue, et de cabine téléphonique en cabine téléphonique il la guidait vers le salut.

7 commentaires:

  1. Il a l'air interessant ce livre, il t'a coute combien? C'est une edition qui coute chere je crois (en voyant la couverture cela me rapelle l'edition jsai plus comment mais chere)!!
    Bise

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  2. Milena Agus, de bons moments de lecture. J'ai pas lu celui-ci mais...

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  3. @ Classe&Chic : il m'a coûté zéro euro, comme la plupart des livres que je lis : si tu regardes bien, il y a en bas à gauche de la couverture le code barre de la bibliothèque. J'achète très, très peu de livres, j'aime bien en emprunter autour de moi ou en bibliothèque. Je n'ai plus de place pour stocker des bouquins, et pas assez d'argent pour acheter tous ceux que j'aimerais lire!

    @ Oup et Pops : Je les ai tous lus sauf "le voisin" (je crois? Son premier, me semble-t'il), qui n'est justement pas trouvable à la bibliothèque! Enfin, il est tout petit, donc très peu cher et très peu encombrant (cf mon commentaire précédent!)

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  4. Un dimanche après-midi lecture. Oh que je rêve d'en avoir un que pour moi pour me plonger dans un bon bouquin! ! ! Il y a des auteurs où à peine fini un de ces livres qu'on a déjà envie de lire le suivant. Moi ça a été le cas avec André Brink...

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  5. tu m'avais donné envie de lire "le goût des pépins de pomme" c'est sûr maintenant je pars découvrir cet auteur que je ne connais pas encore!
    merci je viens de passer un bel instant de lecture (au milieu du climat délétère de mon boulot...)

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  6. j'enchaine les livres en ce moment..je ne connais Milena Agus, l'extrait me donne envie, je prends note!bisous

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  7. @ Déborah : André Brink? Je ne connais pas... Tu en as un à me conseiller pour commencer? (et oui, promis, nje réponds à tes mails dans la semaine!)

    @ Karine : Tu as lu les pépins de pomme? Qu'en as-tu pensé? Je suis bien contente de te donner des idées de lecture! Et oui, l'imaginaire peut sauver d'une ambiance pourri, heureusement...

    @ Julie : Bon, tu verras, c'est parfois un peu spécial, mais j'adore. Ses histoires me transportent. " Mal de pierre " et surtout "battement d'ailes" sont enchanteurs! Bises!

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